Quel est l’intérêt de l’examen pupillaire en soins d’urgence ?

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Les films et les séries nous montrent sans arrêt ces images d’urgentistes qui auscultent les yeux de leurs patients avec une lampe. Bien que spectaculaire cet examen présente-il un réel intérêt ?

La pupille est le trou noir situé dans l’iris. La lumière passe à travers et va jusqu’au cristallin, pour ensuite arriver à la rétine. La pupille doit donc filtrer la bonne quantité de lumière pour assurer une bonne vision. Elle rétrécit donc quand il y a beaucoup de lumière, ce qui évite l’éblouissement. Et elle s’élargit quand il fait sombre, pour capter un maximum de lumière et donc d’informations visuelles.

La pupille est la pourvoyeuse d’ondes lumineuses de l’œil et joue le rôle d’un diaphragme, qui s’adapte à l’environnement grâce à un muscle sphincter et un muscle dilatateur.

Lors de cet examen, on recherche 2 éléments : le diamètre pupillaire et le réflexe photomoteur (contraction de la pupille à la lumière). Une pupille qui ne réagit pas au stimulus lumineux est dite “aréactive”.

Dès le premier examen du blessé, il est important de rapporter le diamètre de ses pupilles, et leur état de réactivité à la lumière. Toute anomalie doit bien évidemment être notée car elle peut être le symptôme d’une pathologie potentiellement grave.

Le diamètre pupillaire peut prendre plusieurs aspects :

  • Le myosis qui correspond à une pupille serrée.
  • La mydriase qui montre à une pupille dilatée
  • L’anisocorie qui traduit une asymétrie pupillaire

Chacun de ces aspects peuvent être symptomatologique de divers éléments.

La surveillance de l’état des pupilles doit donc accompagner chaque examen de l’état de conscience. Par exemple, l’apparition d’une anisocorie ou d’une mydriase peut signer la présence évolutive d’une compression latérale du tronc cérébral (la lésion est du côté de la mydriase et du côté opposé à l’hémiplégie).

La mydriase bilatérale aréactive elle peut signer l’arrêt de la circulation cérébrale.

Il faut aussi noter que certaines drogues influencent le diamètre pupillaire. Comme par exemple les opiacés qui induisent un myosis bilatéral.

Exemples d’examens :

  • Intermédiaire réactive bilatérale : examen normal
  • Mydriase aréactive unilatérale : engagement temporal
  • Mydriase aréactive bilatérale : souffrance du tronc cérébral
  • Myosis bilatéral : intoxication aux opiacés
  • Myosis unilatéral : Engagement central
  • Intermédiaires aréactives : souffrance mésencéphalique

Cas particulier des polycories.

La polycorie est le fait d’avoir plusieurs pupilles dans le même iris. On parle de :

  • diplocorie en cas de présence de deux pupilles
  • triplocorie en cas de présence de trois pupilles

C’est une anomalie extrêmement rare de l’iris parfois appelée paracorie. Elle peut toucher les deux yeux comme un seul.

En présence de plusieurs pupilles, l’œil reçoit trop de lumière et des images de deux ou trois sources différentes. Ce qui peut provoquer des éblouissements, une vision floue ou encore une diplopie (fait de voir double). La polycorie n’a donc pas d’effets graves, mais peut être difficile à vivre au quotidien.